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« L’open data vise à fournir à tous un accès non-discriminatoire aux données publiques », souligne Tangui Morlier, co-fondateur de Regards Citoyens, l’un des premiers collectifs à s’être emparé du sujet en France (l’association édite, entre autres, le site Nosdéputés.fr, qui suit l’activité parlementaire). D’après lui, l’Hexagone avance à petits pas sur l’open data, malgré la transposition dans le droit national de la directive européenne de 2003 sur l’accès aux données publiques. Les initiatives les plus avancées viennent toujours du Royaume-Uni et des États-Unis, où le projet Data.gov de l’administration Obama a joué un rôle moteur.
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« Les entreprises peuvent, elles aussi, capitaliser sur ces données pour innover », relève Tangui Morlier, qui cite pour exemple le projet Freebase Gridworks de « sémantisation » des contenus proposé par Metabase (racheté par Google en juillet 2010). Quid des sociétés qui pourraient être tentées d’exploiter les données publiques pour leur seul usage commercial, sans jouer le jeu du reversement au public ? « Si un tel risque apparaît, il est tout à fait possible d’imposer en retour aux utilisateurs un devoir contributif, comme c’est le cas avec la licence GPL pour l’open source », martèle Tangui Morlier. Le militant s’oppose d’ailleurs à l’utilisation de licences commerciales qui semble, pour la France, être souhaitée par l’APIE (Agence du patrimoine informationnel de l’État) et risquerait de « limiter l’usage de ces données publiques à des fins mercantiles », quitte à « faire le jeu d’une captation des données par les grands groupes », au détriment de « l’intérêt du citoyen ».
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