vendredi 5 août 2011

Dépèche Reuters — Paris, le 5 août 2011 à 17h48

Un classement de l’absentéisme des députés en commission parlementaire a suscité l’ire de la présidence de l’Assemblée et des élus concernés, pour qui la volonté de transparence ne peut tout justifier.

Afin de lutter contre l’absentéisme, le règlement de l’Assemblée nationale prévoit depuis 2009 de sanctionner financièrement les élus qui ne sont pas assez assidus à la commission du mercredi matin dont ils sont membres.

Au-delà de deux absences non excusées, une somme de 355 euros est retenue mais la liste des parlementaires punis n’est pas publiée par l’Assemblée nationale.

Comme l’an dernier, le collectif Regards citoyens a publié cette semaine son propre décompte 2010-2011, qui montre qu’une centaine de députés seraient sanctionnables.

Le député UMP Patrick Balkany et les socialistes Arnaud Montebourg et Michel Delebarre arrivent en tête de ce palmarès.

Dans un communiqué, le président UMP de l’Assemblée nationale, Bernard Accoyer, juge « particulièrement choquant » que les auteurs de cette étude « s’arrogent le droit de retracer les agendas parlementaires ou de vérifier la teneur des excuses présentées ».

« Certains de ces motifs peuvent en effet être relatifs à des questions confidentielles concernant la vie privée, à commencer par leur état de santé », écrit-il.

Pour Bernard Accoyer, « les méthodes employées, fragiles d’un point de vue méthodologique et moralement critiquables, conduisent à des résultats erronés. »

Sur son blog, Arnaud Montebourg avait auparavant jugé ‘absurde » ce classement des députés sanctionnables pour leurs absences en commission. Le député PS estime que ses absences sont « parfaitement explicables » par son « entrée en campagne tôt » dans la primaire socialiste.

« Pendant ce temps, il est exact que je ne vais pas en commission signer comme à l’école des feuilles d’émargement et de pointage », dit-il. Il ajoute qu’il paiera « sans sourciller » ses amendes, si amende il doit y avoir.

Patrick Balkany a pour sa part qualifié Regards Citoyens de « collectif particulièrement vague et opaque qui s’autoproclame garant de la démocratie », selon l’Express.fr.

« Pointer la présence ou non des députés, comme celle des enfants à la maternelle, à une commission qui n’est qu’un aspect du travail parlementaire, relève de l’enfantillage », dit-il.

Regards Citoyens répond dans un communiqué avoir cherché « simplement à réaliser le travail de transparence démocratique qui devrait normalement incomber à l’Assemblée nationale ».

Gérard Bon, édité par Sophie Louet

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